Certaines entreprises se posent encore des questions au sujet des logiciels open source. Quels sont leurs atouts, leurs limites ? Dans ce billet, nous vous éclairons sur la réelle valeur ajoutée des logiciels libres. (Article rédigé à partir d’une interview de Laurent Charles, Fondateur et CEO d’Enalean, éditeur du logiciel open source Tuleap).

 

Logiciel open source : deux modèles se dégagent

Il existe sur le marché du logiciel libre deux types de solutions :

  • Les logiciels développés par des communautés d’intérêts
  • Les logiciels portés par un éditeur, à vocation commerciale

Les solutions “communautaires” sont développées par des individus, la plupart du temps mis à disposition par leur entreprise. On trouve également quelquefois des contributeurs isolés, des chercheurs… En règle générale, ces derniers s’investissent dans un projet open source pour valoriser leur savoir-faire technique ou pour la rentabilité économique. Il est en effet plus rentable de mettre en œuvre et contribuer à un « pot commun » que de développer une solution ex-nihilo dans son coin.

Avant de déployer en entreprise une solution de ce type, il faut veiller à la fiabilité de la communauté, car il n’y a pas d’entité juridique derrière le logiciel, contrairement à un éditeur de logiciel “classique”, dont la structure garantit la viabilité de l’outil.

Les solutions sont développées par des éditeurs de logiciels open source qui encadrent le développement, la distribution et la maintenance de leur outil grâce à des ressources internes et des partenaires. Ces experts du développement et des services évoluent dans un écosystème riche, constitué de divers acteurs et contributeurs au logiciel.

 

Choisir un logiciel open source pour sa valeur

open source« En ayant travaillé dans le secteur du logiciel libre depuis 25 ans, je n’ai jamais vu de logiciel open source durer dans le temps sans une entreprise ou un consortium d’entreprises derrière (qu’il s’agisse d’un éditeur ou de sponsors qui contribuent en finançant les communautés ou en leur apportant des ressources). Quel que soit le cas de figure, soyez certain que si une solution open source perdure depuis de nombreuses années, c’est qu’elle offre autant de fiabilité et de valeur que n’importe quel logiciel. », explique Laurent Charles.

Oui, la valeur, parlons-en. Comme pour tout logiciel finalement, ce qui prime lorsqu’on fait le choix d’une solution, c’est la valeur qu’elle apporte à l’entreprise. En faisant un état des lieux des solutions open source qui ont réellement rencontré le succès, vous constaterez qu’il ne s’agit que de bons outils, fiables techniquement et apportant une vraie valeur, un vrai service. Le fait qu’elles soient open source devient secondaire ! D’autant qu’avec un contrat de service souscrit auprès de l’éditeur, vous vous assurez d’importantes garanties en termes de maintenance, de support et d’évolutions (comme le confirme Maître Louvier, avocat spécialisé en droit du numérique).

 

Choisir l’open source pour s’évader de la “prison logicielle”

opensourceLe logiciel libre a une autre vertu non négligeable. Il est le seul type de logiciel à répondre à une problématique de plus en plus mal vécue par les entreprises : la prison logicielle (« vendor locking » ou « legal locking »).

La prison logicielle est une des conséquences de l’évolution massive du business model des éditeurs de logiciels vers l’abonnement et le Cloud. Avec ces nouveaux modèles économiques, les entreprises clientes sont dépossédées de leurs données, qui sont hébergées sur les serveurs du fournisseur informatique. Elles y accèdent en contrepartie d’un abonnement au logiciel. Et même les solutions On Premise suivent désormais ce précepte : il y a de fortes chances pour que vous ne puissiez plus lire vos fichiers si l’abonnement s’arrête. Mais alors, dans quelles mesures est-il possible de récupérer les données ? Une seule solution : il faut les collecter avant de partir, sinon elles sont perdues.

La seule façon de contourner cette “prison logicielle” aujourd’hui est d’avoir la capacité juridique à pourvoir continuer d’utiliser le logiciel. Dans les faits,  posséder un accès au code et le droit d’usage sans restrictions permet cette garantie. Et seul l’open source le garantit sur le plan juridique. En effet, avec  un logiciel libre, l’utilisateur peut exploiter ses données en toutes circonstances. Celles-ci n’ont pas besoin d’être converties via des procédés lourds et coûteux en cas de changement de logiciel. Sur ce point, le logiciel Tuleap, comme iTop, garantit l’exploitation totale des données à ses clients, avec ou sans abonnement auprès de l’éditeur.

 

ZOOM – Choisir l’open source pour sa gratuité ?

Choisir un logiciel open source pour sa gratuité quand on est une entreprise revient un peu à tuer le logiciel libre. Il faut avoir conscience que comme pour toute solution, développer et maintenir un logiciel open source a un coût

Dans bien des cas, il vous sera difficile de vous passer totalement de l’accompagnement de l’éditeur, à moins d’avoir les ressources et compétences techniques en interne pour le déployer, le maintenir et l’adapter à votre SI. En résumé : vouloir tout faire soi-même n’est pas forcément avantageux…

Pour aller plus loin sur le sujet : Logiciel libre : pourquoi faut-il renoncer à la gratuité ? 

 

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Sales and Marketing Director chez Combodo

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